samedi 30 octobre 2010

DENIÈRE CONFÉRENCE TRÉSORS DU CARBONIFÈRE

conférence "Trésors du carbonifère",
ce samedi 30 octobre 2010 à 16h à l'Espace culturel la Pléiade, à Commentry
avec le Pr Hervé Lelièvre et M. Jean-Guy Michard).

Une exposition exceptionnelle, présentée à Commentry du 2 juin au 30 octobre, a permis de voir là où ils ont été prélevés il y a plus d'un siècle, cent fossiles du Carbonifère. Dont la libellule géante, unique au monde.

Pour les paléontologues, c'est une « Joconde ». Une pièce inestimable parce qu'unique. Lorsqu'elle a été découverte, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle dans une mine de charbon de Commentry, « c'était la première fois qu'était révélé au monde de la paléontologie un insecte aussi important que celui-là », explique le professeur Hervé Lelièvre, responsable scientifique des collections de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) de Paris. C'est là que la meganeura monyi, le nom scientifique de la libellule géante, est exposée depuis 130 ans. Elle revient au bercail pour quatre mois cet été. Voici en trois étapes l'histoire du retour de cet insecte hors-norme.

Impossible aujourd'hui d'imaginer un aileron de requin fendre la surface des étangs qui remplacent les anciennes mines à ciel ouvert de Commentry. Et pourtant, il y a 300 millions d'années, à l'époque carbonifère, on trouvait des requins à Commentry. « Y avait-il des requins d'eau douce, ou bien celui qu'on a retrouvé s'était-il échappé d'un bras de mer ? », s'interroge Hervé Lelièvre. Toujours est-il que l'avant-dernière période de l'ère primaire présente des conditions climatiques et environnementales favorables à l'accumulation de débris organiques conduisant à la formation de charbon et de fossiles.

Grâce à la personnalité de deux directeurs des mines de Commentry, Stéphane Mony et Henri Fayol, associés aux scientifiques de l'époque, environ 400 fossiles sont prélevés et confiés au Muséum d'histoire naturelle. « C'est grâce à eux que le fond existe et qu'il est toujours là, assure Hervé Lelièvre. Une telle concentration d'éléments d'histoire naturelle est unique. Il n'existe pas d'autre exemple ». La libellule géante est la pièce la plus remarquable, puisqu'elle n'a pas d'équivalent dans le monde. Grâce à cette découverte, on sait qu'il existait des insectes de sa taille (60 à 70 cm d'envergure) au carbonifère.

Travaillant au Centre de recherches de conservation des collections au Muséum d'histoire naturelle, Jean-Guy Michard est aussi le petit-fils d'un mineur de Bézenet. Il y a deux ans, au cours de l'été 2008, alors qu'il rend visite à sa famille, Jean-Guy Michard va à Commentry « car je n'avais jamais vu le site ». Il est reçu à l'hôtel de ville, où on lui parle de la possibilité d'une exposition à Commentry. Cela tombe bien, puisque le Muséum d'histoire naturelle souhaite développer une politique d'ouverture. L'idée vient alors d'organiser une exposition à Commentry retraçant l'histoire des bassins houillers de l'Allier (Commentry, Bézenet, Doyet et Noyant-d'Allier).

In LA MONTAGNE, du 13 avril 2010 >>>